musique humour

« Cette cochonnerie s’exporte : la France de Jack Lang envoie aux quatre coins du monde son choléra mélomane. La musique est devenue une maladie, depuis qu’on l’impose comme le signe par excellence de la grande Réconciliation planétaire de la fin du siècle.
Lang, auquel un excès bovaryque de mauvaises lectures romanesques a sans doute fait croire que le monde enchanté de la Culture existait, est d’ailleurs l’un des hommes qui a le plus fait, depuis longtemps, depuis très longtemps, pour rendre haïssables des choses qui, au départ, avaient tout pour être aimées ou supportées (la photo, le livre, Rimbaud, les musées, etc.) à condition qu’on ne les transforme pas en objets de célébration, donc en instruments de persécution.
C’était une fête de la non-musique, à l’extrême rigueur, qu’il fallait instaurer. Un jour sans le moindre son ! Une heure sans tambours ni trompettes ! Dans un univers que le bruit de la musique a englouti, c’était la seule chose qui aurait eu un peu d’allure. »
Philippe Muray, in « Désaccord parfait ».

donner du sens humour, dessin de presse.

« Le premier son qui frappa mon oreille fut un trait de lumière »
Jean-Philippe Rameau, Démonstration du principe de l’harmonie, 1750.


« Tandis que la sonate s’ouvrait sur une aube liliale et champêtre, divisant sa candeur légère pour se suspendre à l’emmêlement léger et pourtant consistant d’un berceau rustique de chèvrefeuilles sur des géraniums blancs, c’était sur des surfaces unies et planes comme celles de la mer que, par un matin d’orage déjà tout empourpré, commençait, au milieu d’un aigre silence, dans un vide infini, l’oeuvre nouvelle, et c’est dans un rose d’aurore que, pour se construire progressivement devant moi, cet univers inconnu était tiré du silence et de la nuit. Ce rouge si nouveau, si absent de la tendre, champêtre et candide sonate, teignait tout le ciel, comme l’aurore, d’un espoir mystérieux. Et un chant perçait déjà l’air, chant de sept notes, mais le plus inconnu, le plus différent de tout ce que j’eusse jamais imaginé, de tout ce que j’eusse jamais pu imaginer, à la fois ineffable et criard, non plus un roucoulement de colombe comme dans la sonate, mais déchirant l’air, aussi vif que la nuance écarlate dans laquelle le début était noyé, quelque chose comme un mystique chant du coq, un appel ineffable, mais suraigu, de l’éternel matin.  »

« La Prisonnière » dans A la Recherche du temps perdu, 1913

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