Une organisation n’est pas la simple projection de la volonté de ceux qui la dirigent.
Elle a sa propre inertie, ses habitudes, ses règles implicites, ses routines, ses peurs, ses intérêts. Dès qu’elle existe, elle échappe.
On pourrait presque dire qu’une organisation est une mémoire cristallisée :
– des décisions passées,
– des compromis oubliés,
– des procédures devenues naturelles,
– des rapports de force figés.
Tout cela résiste, même face aux dirigeants les plus déterminés.
Le pouvoir formel est souvent plus faible qu’il n’y paraît. Les dirigeants « veulent », mais l’organisation « fait » autre chose. Elle amortit, détourne, ralentit, traduit la volonté en quelque chose de compatible avec sa survie.
Une organisation est une entité vivante, dotée d’un instinct de conservation. Comme un organisme, elle tolère le changement… jusqu’à un certain seuil. Au-delà, elle se défend.
Diriger c’est imposer une volonté, mais aussi composer avec une résistance et comprendre ce qu’elle révèle.